Dans le prolongement de son engagement en faveur des enjeux d’égalité depuis quelques années et convaincu·e·s que l’espace des réseaux constitue un endroit privilégié pour la prise de conscience, la transformation des pratiques professionnelles, mais également pour le renforcement des liens et solidarité entre pair·es, Futurs Composés a publié en 2023 les résultats de son enquête “ Prévention des violences et harcèlements sexuels et sexistes en milieu professionnel “.

Préparée par l’équipe et les bénévoles du groupe de travail Égalité FHX, elle visait à identifier les besoins, usages et problématiques traversées par les membres du réseau dans le champ des VHSS. Elle était éclairée par trois priorités constitutives de la lutte contre les VHSS :

  • l’information des victimes et leur prise en charge;
  • la sensibilisation des employeur·euses – notamment les très petites structures  – quant à l’application concrète de leurs obligations spécifiques en matière de VHSS;
  • l’accès à la formation de l’ensemble des acteur·ices du secteur notamment les artistes et travailleur·euses indépendant·es.
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Les données récoltées dans le cadre de l’enquête sont cohérentes avec les données nationales et témoignent qu’en matière de violences sexuelles et sexistes au travail, le secteur de la création musicale ne fait pas exception. En voici quelques extraits :

Permanence des violences sexuelles à l’encontre des femmes sur le lieu de travail

  • 74% des femmes enquêtées déclarent avoir été confrontées à des propos sexistes dans leur pratique professionnelle (80% au niveau national).
  • 30% des femmes enquêtées déclarent avoir subi une agression sexuelle au cours de leur pratique professionnelle, quand aucun homme enquêté déclare avoir subi de tels comportements.

Des violences non rapportées et majoritairement perpétuées par un supérieur hiérarchique

  • Dans 60% des cas, l’auteur des agissements subis est une personne exerçant une responsabilité hierarchique.
  • 16% des enquêtées ont partagé les faits avec leur employeur (25% au niveau national).

Des structures employeuses rarement formées et à la politique de prévention en matière de VHSS encore insuffisante

Parmi les structures membres enquêtées :

  • Aucun administrateur·rice et près de 70% des directeurs·rices artistiques n’ont pas suivi de formation en matière de VHSS.
  • 84% n’ont pas formé leurs salarié·es permanent·es aux VHSS.
  • 90% des enquêtées ont le sentiment que leurs employeurs n’ont pas mis à disposition de politique de prévention en matière de VHSS, notamment :
    • 70% des enquêtées ont le sentiment que leurs employeurs n’ont pas affiché la définition des violences sexuelles ainsi que leur interdiction alors que c’est obligatoire pour toutes les structures.
    • 75% des enquêtées ont le sentiment que leurs employeurs n’ont pas communiqué de contact de réfèrent interne en matière de VHSS, alors que c’est obligatoire pour toute structure de plus de 11 salariées.