Communiqué du 16 octobre 2025 de Futurs Composés
Futurs Composés exprime sa profonde préoccupation face à la censure subie par les artistes Ada Gomiz et Ana Dueri, lors des Ferienkurse de Darmstadt à l’été 2025.
La performance, évoquant le génocide du peuple palestinien reconnu par l’ONU, a été interdite, révélant un recul préoccupant de la liberté de création dans un contexte européen où l’expression artistique est de plus en plus exposée à des pressions politiques et idéologiques.
Le réseau s’associe à la lettre ouverte réclamant reconnaissance et réparation pour les artistes et rappelle qu’un espace de transmission artistique ne saurait devenir un lieu de contrôle de la pensée.
Ce refus du dialogue, dans un cadre censé former et protéger les artistes, envoie un signal inquiétant pour l’avenir de la création.
Ces dynamiques de censure ne sont pas étrangères à la France.
À l’été 2025, la ville de Saint-Cloud et la région Île-de-France ont retiré leur soutien financier au festival Rock en Seine en raison de la présence du groupe Kneecap, dont les membres avaient exprimé leur soutien au peuple palestinien.
Cette décision, éminemment politique, interroge la manière dont certaines institutions publiques peuvent instrumentaliser le financement culturel à des fins de positionnement idéologique.
Lorsqu’un tel précédent survient au niveau régional, c’est l’ensemble du modèle culturel français, fondé sur la liberté de création, la diversité et la responsabilité publique, qui se trouve fragilisé.
Espace de réflexion et de solidarité, Futurs Composés réaffirme que l’indépendance artistique est au cœur du pacte démocratique.
Le réseau appelle les pouvoirs publics à garantir la neutralité du soutien public à la culture et à maintenir des conditions permettant aux artistes de questionner le monde librement, sans crainte de sanction ni d’exclusion.
L’art n’a pas vocation à conforter les certitudes mais à ouvrir des perspectives, participant pleinement à la construction du débat public.
Futurs Composés défendra tout·e acteur·rice culturel·le confronté·e à la censure ou à la pression idéologique, et réaffirme son engagement pour un espace artistique où la liberté d’expression demeure inaliénable, notamment lorsqu’elle s’exerce en défense des droits humains.